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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 19:49

Belle soirée, certes fraîche, pour cette rencontre au sommet tant attendue par les amateurs de beau football. Il est vrai que les talantais constituent le meilleur sparing partner des hommes en noir : un jeu fluide, un toucher de ballon techniquement irréprochable, une vitesse de transmission de balle impressionnante… et un esprit dont beaucoup d’équipes, en commençant par celles de l’élite, devraient s’inspirer. A la veille d’une trêve hivernale bien méritée après un début de saison mitigé, de la mise au vert de ses stars (régime alimentaire de rigueur et abstinence de raisin fermenté) et du mercato, on est en droit de se dire que ce match tombe à « poings » nommé(s). Et il a tenu toutes ses promesses, ce duel, permettant de remettre les pendules à l’heure, dixit Luc.

 

Luc (joli joueur en jogging jaune (!!!), joailler à ses heures perdues, jouissif détenteur du record de kilomètres parcourus ce soir : 800… mètres, pas kilomètres, autant pour moi… en comptant les trajets voiture-vestiaires, vestiaires-terrain, terrain-vestiaires, vestiaires-voiture, voiture-lit… lit où, parait-il, sa performance n’eut rien à envier à sa prestation sur le terrain, et ça, c’est sa moitié qui l’affirme. Mais peut-on légitimement accorder tout notre crédit à cette information même si l’on peut affirmer sans conteste qu’il devait lui en rester de l’énergie en rentrant ? Mais on s’éloigne de l’essentiel…) donc :

Luc : « La mécanique de l’équipe est bien huilée, pas de grain de sable dans les rouages. On a opéré les derniers réglages à l’entraînement lundi et on est remonté… alors on va pas chercher midi à 14 heures et, ce soir, je vais pas rater le cadre en leur balançant des missiles sol-air… t’as compris là : cadran solaire. Je leur fais un p’tit coucou avant d’aller remplir mes devoirs conjugaux. »

 

Le ton est donné…

 

Les coachs Pyj et Lolo ont d’ailleurs choisi d’effectuer quelques changements pour palier les lacunes défensives, méridiennes et offensives des deux dernières rencontres (cf les défaites faces à Plombières et Fleurey-sur-Ouche).

 

Lolo (mi-homme, mi-coach… mi-tout, quoi !) : « Ouais, on va combler les lacunes défensives, méridiennes et offensives des deux dernières rencontres. Et pis on va leur rentrer dans le chou, leur faire brouter du synthé tout neuf. Correc mais viril, dans l’esprit, quoi ! Y’a quelqu’un qu’a quelque chose à ajouter à ça ? »

 

Pyj (distributeur de tartes à cinq doigts… en salle !) : « Même qu’on mettra l’accent sur la défense, le milieu… et l’attaque, aussi. Je suis prêt à utiliser tous les moyens, surtout ceux proscrits par l’arbitre… de toute façon, il n’y connait rien et comme il est toujours à 50m de l’action, je me fais aucun souci. »

 

Ronron (garant des règles du jeu, même (et surtout) de celles qui n’existent pas) : « Messieurs, et surtout vous M. Jeannin, je veux un match propre. Je m’emploierai donc à ramener dans le droit chemin ceux qui s’en écarteraient. Je ne ferai preuve d’aucune tolérance ce soir. Et le jaune, breuvage préféré de M. Richelandet, pourrait bien virer au rouge… »

 

Mais David s’en bat le spa… il n’est pas là ce soir.

 

C’est donc un 11 de départ nouvelle version que nous propose le SMB :

 

Phil « double-détente » dans la cage

Pyj et Fab « la vapeur » en charnière centrale

Bébert et Xav S. en latéraux

Jusque là, rien de bien nouveau, me direz-vous… oui, mais :

Christian en récupérateur, Eric C. en animateur, Pop et Pierrot en milieux latéraux… ça a de la gueule, hein !

Et last but not least :

 Luc et Hassan (préféré à Jean-Luc) en pointe.

Et que dire du banc ?

Jean-Luc, Pat et Fab qui résument à eux trois le football flamboyant du SMB : mobilité, technique et impact physique.

Je sais, c’est le genre de configuration qui fait rêver plus d’un coach bourguignon… mais du rêve au cauchemard, il n’y a qu’un pas. Alors rentrons dans le vif du sujet…

 

1er tiers-temps…

 

Les joueurs dijonnais entament le match avec rigueur et concentration. Le terrain est quadrillé, le moindre centimètre carré de pelouse n’échappe pas à la vigilance du SMB : le pied sur le ballon ! C’est bien simple, les hommes en jaune n’ont touché leur 1er ballon qu’à la 7ème minute après une belle frappe de Pierrot (sur une ouverture de Bébert depuis ses 18 mètres… du gauche, s’il vous plaît !) qui frôle le poteau droit du portier talantais. Il en tremble encore, le poteau, pas le gardien…

 

Pierrot (Ecole « Ponts et Chaussées » – promotion 83 – auteur du concept « Petits ponts bucoliques » - recalé) : « Tu reçois le ballon, coup d’œil rapide – jambes ouvertes, pas de grillage – tu fais quoi, toi, dans ce cas-là ? Ben moi, je saisis l’opportunité : je passe entre les jambes, je dégaine et je tire. »

 

Eric C. (Technico-commercial « moulti-passes » - 11ème élément) : « Ben moi, c’est pareil : jambes ouvertes, pas de grillage… je dégaine et je tire. »

 

Bref, chaude alerte pour les visiteurs…

 

Vient alors la 10ème minute avec une échappée sauvage de l’homme en forme du moment, Hassan, la recrue norvégienne de l’année passée. Il en a des choses à prouver aux coachs qui, jusqu’alors, ne lui ont guère fait confiance. Certes, une belle technique, une fière allure, une envie à décorner les gazelles… mais il rame, Adam (peu de gens connaissent son vrai prénom !) depuis son arrivée au club ! Les mauvaises langues du petit milieu du ballon rond s’accordent à propager la rumeur selon laquelle son penchant pour l’alcool n’est pas étranger à ses dribbles chaloupés qui ont mis la misère à tant de défenses… que, même lui, n’arrive pas à expliquer comment il fait. Toujours est-il que c’est un caviard magique qu’il parvient à déposer dans les pieds de Luc à l’entrée des 18 mètres. Seul, face au cadre, personne ne peut expliquer alors ce qui s’est passé… le temps suspend son vol, les secondes s’étirent et :

Pat (remplaçant divin, tacleur attitré de l’équipe) : « Mais qu’est-ce qu’il fout ? Même moi, je suis plus rapide que lui… »

Ben oui, Pat, il attend ! Il attend que le défenseur revienne pour pouvoir le gratifier de ses  déhanchements qui ont fait sa renommée. Il est comme ça, Luc : si c’est trop facile, ça ne l’intéresse pas. Alors, 12 touchers de balle plus tard, la magie se produit : t’as le ballon… puis tu l’as plus ! Dommage, une belle occas’ vendangée. Partie remise…

Alors qu’au milieu de terrain, l’expérience fait loi avec Pop et Christian. A ce moment du match, rappelons que l’équipe adverse a touché 3 ballons (une partie a sens unique, je vous dis !) : une touche (accordée gracieusement par Lolo trop occupé à chercher du regard le vin chaud salvateur : « Bon, tu le fais péter le thermos ! »… quand on a un coach comme ça, on comprend mieux pourquoi le club a plus l’esprit tourné vers la 3ème mi-temps (c’est bizarre comme le mot « mi » revient souvent quand on parle de Lolo !) que vers le gain des 3 points), un 6 mètres après la frappe dévastatrice sus-nommée (non, Eric, aucun sous-entendu là-dessous !) de Pierrot et le tour de magie du défenseur sur l’action avortée de Luc. Et ce sont « les anciens » qui montrent la voix : Christian, avec 2 tacles rageurs (mais, non, il n’était pas en retard… juste pas en avance) et Pop qui distillent ses ballons dans la largeur… parce que c’est là qu’est la clé du match.

Alors, me direz-vous… et Phil « aux gants d’argent » et Pyj et Fab « la vapeur » et Xav S. et Bébert dans tout ça ? Ben rien, pas un ballon à se mettre sous le pied… les vacances avant l’heure. Sérieux dans leurs rôles respectifs, des relances au cordeau, un bâillement étouffé de Bébert, un Pyj qui répond au téléphone, décontractés du gl…. si ce n’est qu’on sent poindre une tension naissante entre Fab et Xav Pour preuve, ce petit mot tendre de Xav : « Les mecs qui font du kart, c’est tous des taffioles ! ». Pourquoi a-t-il dit ça ?

 

Phil (gardien de blog, adepte de chirurgie vitriolo-footballistique de matches approximatifs) : « Il semblerait que Fab ait lancé, sans animosité aucune, un « Les handballeurs sont des pédés ! » à l’adresse de Xav lors du dernier entraînement. J’y vois plus un signe amical qu’autre chose. Pour ma part, je pense que les golfeurs tentent de masquer leur défaut de virilité en s’accordant un 3ème membre pour frapper dans une petite boule. Enfin, je dis ça, je dis rien ! »

 

A part alimenter les articles de journaux press-people de la douce cité dijonnaise,  on ne voit pas très bien ce que de telles phrases assassines peuvent apporter au club. Consignes des coachs qui souhaitent galvaniser leurs troupes et insuffler un esprit guerrier ? Frustration ? Jalousie ? Défaite salivesque mal digérée ? Toujours est-il que ces paroles fâcheuses entre Fab et Xav auront des conséquences dramatiques en fin de match.

 

Revenons au jeu…

 

C’est à la 13ème minute et en toute logique que le compteur se débloque sur une action lumineuse de Luc, côté droit, qui semble avoir compris (après son action de la 10ème minute dont la lenteur n’a d’égale que la vitesse de pointe de l’escargot, en rut certes, mais de l’escargot quand même) que 1- je contrôle en avançant, 2- petit coup de rein, 3- je dépose,  4- je centre et 5- pose pour la photo… centre magnifiquement enroulé pour le pied d’Eric C. au 1er poteau qui n’a plus qu’à mettre le plat de son pied droit (celui qui n’est pas carré) pour envoyer la chique au fond des filets sous l’œil hagard de talantais médusés par tant de facilité… et oui, le SMB accélère quand il veut, où il veut et le renard des surfaces finit le travail.

 

Fab « la vapeur » (amateur de nymphettes motorisées) : « Je peux le dire : j’ai joué dans les plus grands clubs de la région mais jamais je n’ai vu une telle force de frappe. Ils ont tous 200 cv sous le capot, ces mecs… à part peut-être Xav, mais on ne peut pas en vouloir à un gars qui taquine la balle avec les mains. »

 

Pyj (grand sage dénicotiné) : « Alors là, je suis bluffé : que Luc adresse un centre à Eric, c’était tout simplement du domaine de l’impossible. Un doute m’habite cependant : Bébert était au 2ème poteau… Luc n’a-t-il pas eu l’intention de trouver le coup de boule ravageur du près’ mais son centre anémié a fait le reste. En tout cas, après avoir vécu ça, on peut mourir tranquille. »

 

Bon, à cet instant, on peut se dire que le reste de la rencontre ne sera que pure formalité tant la domination black est outrageuse mais, contre toute attente, ce sont les joueurs de la banlieue dijonnaise qui, sur leur 1ère remontée de ballon depuis le coup de sifflet initial surprennent la défense endormie du SMB : petit centre anodin sans conviction tant le moral des talantais est atteint par la supériorité incontestable de leur adversaire, coup de tête défensif de Christian, le ballon revient dans les pieds d’un jaune qui ferme les yeux et fusille Phil.

 

Pop (ex-futur espoir) : « Comprends pas, j’ai vu le centre, j’ai gonflé la poitrine pour l’amorti… puis plus rien ! »

 

Christian (ex-futur espoir… aussi) : « Ben, fallait me dire que t’étais dans mon dos. »

 

Pop : « Je te l’ai dit ! »

 

Christian : « Pas entendu ! »

Ah, quand les ravages de l’âge font leur œuvre… la question se pose alors « Est-il légalement possible d’équiper de sonotone une équipe de vétéran ? »

 

Ronron (« impartial »… connait pas ce mot !) : « Il n’est dit nulle part dans le règlement officiel de l’arbitre, règlement qui trône en double place à la maison : sur ma table de chevet et dans les WC entre le journal de France Télécom : « L’art de la défenestration sans laisser de trace» et Play-Boy Sénior avec Geneviève de F. en couverture… enfin, hum, bref… donc il n’est dit nulle part qu’on n’a pas le droit de porter d’appareil auditif sur le terrain. Cependant, je n’autoriserai aucun sonotone sur le terrain tant que j’officierai sur celui des Poussots et d’ailleurs… ça risquerait de faire interférence avec le mien. A part ça, j’ai fait hier soir des lasagnes que je vous fais la part à 15 euros … prix d’ami ! »

 

C’est donc sur un score de parité (1-1) que les 2 équipes regagnent les vestiaires.

 

Ce qui s’est dit pendant la mi-temps :

 

Bébert (alias Izgoud, Calife à la place du Calife) : « En tant que président nouvellement élu, je tiens à dire que je suis très fier de mes joueurs : de l’abnégation, du combat, de l’envie. En tant que joueur, je voudrais ajouter que maintenant, faut arrêter les conneries : si on est pas plus réaliste devant le but, si on met pas plus la semelle dans les duels et si on continue à prendre les adversaires pour des buses, on va pas tarder à racler le fond du fait-tout. Alors j’attends qu’on se sorte les doigts du (bip). »

 

Lolo (on avait dit « pas le physique ! ») : « Heu… il est où le vin chaud ? »

 

Jean-Luc (artilleur gaucher qui a oublié qu’il a un pied droit) : « J’ai bien aimé Luc quand il s’est fait piqué le ballon dans les 18. J’ai aussi apprécié quand Hassan s’est pris les pieds dans le tapis. Autrement, la frappe moisie de  

Pierrot, elle était pas mal non plus. C’est tout bon pour moi, tout ça ! Sinon, je viens de rentrer un copieur… ça intéresse quelqu’un ? »

 

Lolo (chef d’orchestre de l’équipe pour symphonie footballistique en mi mineur… wesh, encore du mi) : « Putain, personne n’a vu le vin chaud ? »

 

Xav (pneumothoraxix, le druide) : « Tu diras ce que tu veux mais le 11, il commence à me chauffer grave. Je vais demander à Pat de s’en occuper. Sinon, faudrait que le coach dise à Fab qu’il passe la seconde parce qu’avec son 4 temps, on dirait qu’il traîne une charrette… pis qu’il arrête de me chauffer aussi parce que ça va partir en sucette. »

 

Fab (cuistot émérite qui fait « tant don » de sa personne) : « Alors, je sais pas si c’est le foie gras, le cassoulet, le fromage 100% matière grasse mais je les trouve un peu lourds. Va peut-être falloir qu’on passe au régime salade-carottes… râpées parce qu’il y aurait du handballeur dans le coin et, à ce que j’ai entendu dire, ils ont des mœurs bizarres, les handballeurs. »

Lolo (2 cv sous le capot… pas plus) : « Ouais, il manque de cannelle, ce vin chaud ! »

C’est tout ce qu’on pourra tirer du coach ce soir-là.

 

2ème tiers-temps…

 

La misère. Le No Man’s Land. Si quelqu’un dans les parages a quelque chose d’intéressant à me sussurer (non, Eric, rien d’équivoque !), qu’il se fasse connaître. Parce que, à part une barre transversale de Xav alors que le but était ouvert à la 36ème, une parade de Phil sur une envolée qui n’a rien à envier à celle de la grosse Lulu dans la version bollywoodienne de « Le Sac des Lygnes », une belle action pied gauche de Jean-Luc (entré à la place de Luc) sur une ouverture de Fab « la vapeur » et un tacle* assassin de Pat (entré à la place de Christian), rien à signaler. Ah si… un but du SMB mais mon intégrité et mon honnêteté me forcent à admettre que je ne pourrais pas vous décrire l’action ni même vous dévoiler le nom du buteur… on l’appellera X. Je dois avouer que, sous l’effet combiné d’un 2ème tiers-temps soporifique et du reste de vin chaud que Lolo aura bien voulu me laisser, je me suis laissé aller à autre chose qu’à la contemplation hébétée de quelques post-quarantenaires courant après un ballon mal gonflé pour tenter de lui faire franchir une ligne blanche entre 2 poteaux… évènement qui arrache habituellement aux êtres normalement dotés d’un QI proche de la température anale un comportement orgasmique qu’on ne retrouve guère que chez la baleine ou l’oursin.

Bon, bref, voici donc comment les choses auraient dû se passer : sur une magnifique intervention défensive de Pyj qui n’a même pas eu à utiliser ses bras légendaires puis une relance plat du pied sur Pop, ce dernier efface 2 joueurs, l’un sur un double-contact, l’autre sur une zidanette, transmet alors le ballon à Pierrot qui, après 3 tentatives, réussit enfin le petit pont (ouf !). Petit ballon piqué pour Jean-Luc, contrôle pied droit s’il vous plaît, talonnade pour Hassan qui se plante de côté pour se retrouver dans les 18 m du SMB, dégagement de Phil directement dans les pieds d’Eric C. qui fait le ménage (bilan : une rotule vrillée, un nez cassé et une fourchette dans les yeux. Eric C. : « J’ai rien fait. C’est vraiment des fiottes, tu les caresses et ils pleurent ! ») et lève le ballon pour Bébert qui frappe des 35 m. La balle vient trouver le poteau et c’est là que X intervient : il n’a plus qu’à pousser le ballon au fond des filets. Joli, non !

Mais, en fait, il s’agit plutôt d’un but casquette… on gardera alors la 1ère version.

 

(*tacle (source : Wiki Pédia, demi-frère du petit Larousse et du gros Robert) : En football, il est effectué par un joueur qui veut s'emparer, avec le pied ou la semelle, du ballon dans les pieds de l'adversaire. S'il est violent ou fait dans le dos du joueur adverse (on parle alors de « tacle par derrière »), ce geste peut être sanctionné d'une faute, d'un avertissement voire d'une expulsion.

Et oui, M. Lebas…)

 

Allez, retour aux vestiaires… 2-1 pour le SMB.

 

« Dites, il en reste du… ». Ta gueule, Lolo, on passe au 3ème tiers-temps.

 

3ème tiers-temps…

 

Sortie de Hassan remplacé par Luc et de Pop remplacé par Christian.

Ce début de tiers-temps laisse présager un beau final avec une sérénité retrouvée, des gestes techniques plus sûrs, une transmission de balle plus fluide et un engagement physique plus affirmé.

 

Lolo (plus aviné qu’avenant) : « Le biscours a été zimple. J’leur ai bas dit granchoze. Maintnant, les b’tits gars, va valloir montrer vot’ vrai v’sage à l’imache de vot’ cauche. J’vous z’aime tous alors aimez l’balon comme j’vous z’aime… » Puis après, silence radio, il est tombé.

 

Je ne sais pas si les joueurs ont tout compris mais force est de constater que Lolo a su trouver les mots justes. Le football élevé au rang d’art, des actions épurées, des artistes transcendés… ce n’était plus 22 acteurs sur un terrain mais 11 funambules et 11 spectateurs de l’évènement, héros d’un tableau à la Munch… « Le Cri » mais pas le cri du désespoir, celui de la détermination : 11 hommes unis pour le même objectif… « On va les niquer ». Bon, je le concède, là, c’est moins poétique mais c’est du foot, en même temps.

Mais encore faut-il vivre l’évènement sans que celui-ci nous dépasse. Et c’est Pat, dans un élan généreux, certes, qui allume le premier pétard de ce qui aurait dû être un feu d’artifices et qui finira en brasier de bas étage. Le 11 talantais, frustré de ne pouvoir faire son habituel show dominical devant les yeux ébahis de midinettes gavées de frites aux cheveux aussi gras que leurs doigts et de pseudo-sportifs aux ventres remplis de Krö éventée, agresse verbalement notre n°10 fétiche avant de s’en prendre physiquement à lui. Xav vole alors au secours de Pat, prouvant à l’occasion que les insinuations de Fab sur les orientations sexuelles des handballeurs s’avèrent fausses. Lolo s’interpose, Pyj provoque, Pat tente de s’excuser… et on retourne 20 à 30 ans en arrière sur les terrains de sénior que certains d’entre nous ont fréquenté : coup de boule, pas coup de boule, insultes, menaces… mais nous sommes vétérans, messieurs, et, fort heureusement, la sagesse l’emporte. Le soufflé retombe mais pas la tension. Pat écope de 10 minutes de suspension, sanction qu’il accepte sans broncher tandis que son adversaire direct, atteint visiblement de clochardisation mentale, à l’origine de l’embrouille, décide de rester sur le terrain, encouragé en cela par son coach et par « l’homme au bonnet »… deux beaux spécimen qui pourraient sans nul doute apporter plus de précision à la définition du mot « abruti » dans le dictionnaire.

 

Enfin, bref… on appréciera au passage l’autorité de l’arbitre qui, jusque là, avait réalisé un match parfait.

 

Ronron (arbitre félin au tempérament de lion qui ronronne plus qu’il ne rugit) : « Bon, ben, j’ai demandé à Pat de sortir 10 minutes : il a dit OK. J’ai alors dit au 11 de Talant de sortir tout pareil : il m’a dit d’aller me faire foutre. Alors, là, j’ai vu rouge… mais je sais pas ce que j’avais foutu de mes cartons. Qu’est-ce que tu veux que je fasse ? Oh, pis il était pas si méchant que ça, ce garçon, surement une enfance difficile, un père travaillant à France Télécom… je sais pas, moi. Et il faut dire que si Pat l’avait pas cherché, on n’en serait jamais arrivé là. Alors, s’il faut trouver un coupable, vous l’avez, messieurs. »

On aurait pu en rester là mais les esprits, encore chauds bouillants après l’altercation, enlisent la fin du match dans une série de passes dans le vide, de contrôles à l’américaine… ils n’y sont plus ! Dommage !

3 minutes plus tard, un attentat du 11 à nouveau sur Xav… mais il finira le match le 11 (ben oui, il a encore décidé de rester sur le terrain avec l’approbation de son coach dont le cerveau avait du finir par geler)… pas Xav.

On peut alors laisser libre cours à notre imagination mais on ne m’enlèvera pas de l’idée que la sortie de Xav sur blessure quelques instants plus tard est la conséquence de nombreux mini-évènements : la provocation de Fab « la vapeur » à l’entraînement, ce but vendangé au 1er tiers temps, les nerfs chauffés à blanc au 3ème tiers-temps…  et c’est donc sur un choc apparemment anodin avec Fab (Tiens, comme par hasard !) que le genou a tourné.

 

Fab « la vapeur » : « J’ai vu le ballon partir en profondeur dans nos 18 et Xav prêt à l’intercepter. Bon, ben, j’ai passé la seconde comme il me l’avait demandé, j’ai décroché la caravane et puis voilà. L’affaire est réglée : entre le karting et le handball, y’a pas de match. »

 

Et pour prouver que la hache de guerre est enterrée entre ces deux là, Fab a fait livrer un bouquet de fleurs à son coéquipier… et un tube de vaseline.

 

Alors, quel bilan tirer de cette rencontre ?

 

Personnellement, j’ai vu ce soir quelques sources de satisfaction : de la solidarité dans l’épreuve, du plaisir à se retrouver ensemble, de l’envie d’aller tous dans le même sens. Mais l’envie ne suffit pas et il faut à présent se donner les moyens d’atteindre l’objectif… et, ne le cachons pas, l’objectf du SMB est clairement affiché et accessible si chacun prend conscience de la chance qu’il a de porter le maillot noir aux 2 étoiles.

Quel est cet objectif ? Simplement rester la meilleure équipe du bassin bourguignon… et pas seulement à la 3ème mi-temps.

Alors, fini les approximations dans les passes, les contrôles à 3 mètres, le manque de rigueur défensive, la baisse de concentration qui tend à la suffisance parfois, le manque de réalisme devant le but. Et cela passera par un travail acharné lors des entraînements.

Cette équipe nous fait rêver depuis maintenant plus de deux décennies… qu’elle continue. Elle compte dans ses rangs ce qui se fait de mieux dans la région. Quel joueur n’a pas souhaité terminer sa carrière chez les blacks ? Tous en rêvent, peu sont élus.

 

La conclusion du coach :

 

Lolo (mi-stérieux et mi-stique stratège smb’iste) : « Ce soir, c’était chaud et corsé. Ca ne manquait pas d’énergie. J’ai bien cru que ça allait tourner au vinaigre mais on a su préserver l’essentiel. Bon, il faut dire ce qui est : on est resté sur notre faim… mais je persiste, ça aurait mérité un poil de cannelle en plus. Heu, C’était ça la question ? »

 

  

 

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